À quel moment parle-t-on de surcharge de travail ?
La surcharge de travail commence lorsque la quantité de travail attribuée à un collaborateur va au-delà de ce dont il est capable. Ce dernier est alors dépassé et ne sait plus comment accomplir toutes les tâches qui s’accumulent. Le collaborateur a donc tendance à prolonger ses heures au bureau ou encore à travailler le soir ou le week-end à domicile pour venir à bout de toute sa charge de travail.
Aucun salarié n’est à l’abri d’une surcharge de travail. Il est en conséquence capital d’être vigilant afin de repérer les premiers signes et d’agir rapidement.
Quels facteurs peuvent conduire à une surcharge de travail ?
Réunions à répétition, liste de tâches qui s’allonge, rythme de travail et heures supplémentaires… De nombreux éléments peuvent être à l’origine d’une surcharge de travail :
- Une augmentation des responsabilités sans que la charge de travail existante ne soit réduite
- Des délais serrés, très courts ou irréalistes
- Un manque de ressources (outils, matériel, informations, soutien…)
- Une mauvaise planification ou organisation des tâches
- Des urgences fréquentes
- Un effectif insuffisant
- Une culture du surtravail ou de l’hyperactivité
Que dit la loi sur la surcharge de travail ?
Le terme « surcharge de travail » n’est pas explicitement mentionné dans le Code du travail. Néanmoins, les dispositions de la législation du travail, telles que la durée légale du travail et les obligations de l’employeur en matière de santé et de sécurité au travail, peuvent s’appliquer indirectement à des situations de surmenage. Les employeurs ont l’obligation de prévenir les risques professionnels, y compris ceux liés au stress et à la charge excessive de travail, conformément à l’article L4121-1.
Par ailleurs, le droit à la déconnexion, inscrit dans la loi, permet aux salariés de préserver leur repos et leur vie personnelle en dehors des heures de travail.
Quelles sont les conséquences d’une surcharge de travail ?
Les risques liés à une surcharge de travail ne doivent pas être sous-estimés. En effet, ils peuvent avoir des impacts néfastes à la fois pour les travailleurs et pour la firme. Elle peut, par exemple engendrer des problèmes de santé importants pour le salarié. Afin de prévenir cette situation, il est important d’apprendre à reconnaître les manifestations du surmenage et d’adopter des mesures appropriées.
Pour le collaborateur
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, travailler de manière acharnée n’est pas toujours la clé du succès, au contraire. En réalité, la surcharge de travail comporte de réels dangers pour la santé physique et mentale. L’hypertravail peut avoir diverses conséquences négatives sur un employé, notamment :
- Un syndrome d’épuisement professionnel ou burn-out
- Un stress chronique et de l‘anxiété
- Une baisse de la productivité
- Des soucis de santé tels que les troubles musculo-squelettiques, les maladies cardiovasculaires, les troubles digestifs, les maux de tête fréquents…
- Un déséquilibre vie professionnelle / vie privée
- Une démotivation et une baisse de l’engagement
Pour l’entreprise
L’épuisement professionnel impacte également à plus grande échelle l’organisation. Les répercussions incluent principalement :
- Une baisse de la productivité globale
- Une augmentation des erreurs ainsi qu’une baisse de la qualité du travail
- Un absentéisme et un turn-over accrus
- Un climat de travail négatif
- Une détérioration de la satisfaction et de l’engagement des collaborateurs
- Une image de marque entachée
Les signaux du surmenage varient d’un collaborateur à l’autre et dépendent également de la capacité individuelle de chacun à gérer la charge de travail. Cependant, il est essentiel pour les employeurs de prendre en compte ces risques et de mettre en place des mesures pour les prévenir et les atténuer. Lutter contre la surcharge fait, au fond, partie des responsabilités de l’entreprise. Par ailleurs, favoriser un équilibre sain entre vie professionnelle et vie personnelle, et soutenir la santé mentale des employés contribuent à une meilleure performance globale de l’entreprise.
4 actions pour optimiser la gestion de la charge de travail
1. Changer les mentalités
Pour offrir un cadre dans lequel il fait bon travailler, les entreprises doivent prendre conscience du rapport au travail qu’elles véhiculent. Dans certaines organisations, la surcharge de travail est valorisée. De fait, la tendance à travailler tardivement ou à envoyer des emails pendant le week-end par exemple peut être perçue de manière positive. Il est donc décisif pour les sociétés de déconstruire ces représentations.
2. Sensibiliser et discuter autour de cette thématique
Ce sujet est souvent tabou. Pourtant, chacun doit avoir la même définition de ce qu’est concrètement être en surcharge de travail. Les entreprises peuvent communiquer sur l’importance d’une charge de travail équilibrée et les risques associés. Aussi, les structures peuvent promouvoir des principes positifs en encourageant les pratiques de gestion du stress, en valorisant le repos et la récupération, et en valorisant les contributions des employés. Mais également encourager les salariés à demander de l’aide lorsque cela est nécessaire. Des initiatives à l’instar des programmes de bien-être, des activités de team-building et des conseils sur la gestion du stress peuvent être intégrées à la culture de l’entreprise.
3. Prioriser les axes de travail
Pour réguler la charge de travail, des axes d’action doivent être mis en place et priorisés. Cela peut impliquer de revoir les processus complexes et d’améliorer l’organisation au sein de l’entreprise. Il est essentiel d’agir sur ce qui demande le plus d’effort à chaque salarié (le manque de ressources, des objectifs trop ambitieux…) ainsi que d’examiner la charge de travail de manière collective pour les équipes dans leur ensemble. Pour faciliter cette démarche, il est important de créer des espaces de dialogue dédiés à cette question, au lieu de demander à chaque employé d’évaluer sa charge de travail en autonomie.
4. Favoriser un management de proximité
Pour mieux appréhender la charge réelle de travail et éviter qu’elle soit mal suivie par un manager, il est nécessaire de favoriser la proximité. Cela peut se faire en augmentant les interactions régulières, en instaurant des moments d’échange fréquents. Et en mettant en place des rituels collectifs ou des entretiens individuels.
Enfin, le manager joue un rôle crucial car il est disponible pour écouter chaque salarié qui le sollicite, l’orienter et, si nécessaire, alerter la direction afin de prendre des mesures plus approfondies.
Des programmes de formation, ateliers ou psycho-coaching peuvent être proposés aux managers pour les aider à reconnaître les signes de surcharge de travail ou de mal-être.