Les chiffres alarmants de la mauvaise santé mentale au travail
Vos collaborateurs sont votre atout le plus précieux. Vous savez également que l’entreprise a le devoir de garantir leur sécurité et de protéger leur santé physique et mentale. L‘article L. 4121-1 du code du travail le prévoit. Cependant, en tant que responsable des ressources humaines, dirigeants ou managers, vous êtes souvent pris dans le tourbillon des projets à lancer, des équipes à gérer et des objectifs de croissance à atteindre. Bien que l’idée d’initier des actions visant à améliorer le bien-être mental des salariés vous semble primordiale, la mise en œuvre peut paraître ardue.
Pourtant, il est crucial de reconnaître que la fragilité mentale des travailleurs est encore trop minimisée, voire ignorée, dans le monde professionnel. Et malheureusement, cette négligence peut avoir des conséquences désastreuses, tant pour les individus que pour l’organisation elle-même.
D’ailleurs, d’après le 12e baromètre du cabinet Empreinte Humaine avec OpinionWay révélé par France Inter, près d’un salarié sur deux se dit en situation de détresse psychologique. Parmi eux, 17 % ressentent même une détresse psychologique élevée.
Cette dégradation de la santé mentale se manifeste par une hausse des cas de burn out, avec 32 % des salariés actuellement exposés à ce risque. Parmi eux, 12 % sont en situation de burn out sévère. Enfin, 8 salariés sur 10, estiment que la politique de bien-être de leur entreprise n’est pas suffisamment stratégique. Et parfois même qu’elle va à l’encontre de leur épanouissement ! Ils regrettent un manque de reconnaissance, une répartition inéquitable des charges de travail et l’absence de personne vers qui se tourner pour parler de leurs difficultés.
La santé mentale : tabou et non prioritaire pour les organisations ?
Vous l’avez sans doute remarqué, la santé mentale demeure un sujet tabou au travail malgré les progrès de sensibilisation. De plus, la culture d’entreprise peut perpétuer ce tabou, notamment dans les environnements axés sur la performance où l’on décourage l’expression des émotions.
En effet, la santé psychique est souvent reléguée au second plan, car les objectifs financiers et la rentabilité prennent le dessus. Enfin, de nombreuses organisations manquent de connaissances sur la façon de reconnaître et de traiter les problèmes de santé mentale, ce qui les conduit à négliger ces enjeux cruciaux.
Les facteurs qui dégradent la santé mentale d’un collaborateur
Parmi les facteurs les plus importants, on peut citer : une charge de travail excessive, un manque de soutien social, une ambiance toxique, l’insécurité de l’emploi, le manque de reconnaissance, et le déséquilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
Ces éléments peuvent contribuer à l’apparition de stress, d’anxiété, voire de dépression chez les collaborateurs. En tant qu’employeur, RH ou manager, il est crucial de reconnaître ces facteurs de risque. Vous devez mettre en place des mesures proactives pour créer une atmosphère de travail sain. Cela favorisera le bien-être mental de vos équipes.
Une mauvaise santé mentale = des coûts réels pour les entreprises
Des coûts financiers
Le mal-être au travail a des impacts financiers significatifs pour les entreprises. D’après une étude de l’Institut Sapiens, le stress et les problèmes de santé psychologique coûtent aux entreprises françaises environ 13 500 euros par salarié chaque année. Ces coûts incluent l’absentéisme, qui peut représenter jusqu’à 4 % de la masse salariale, ainsi que le turnover, engendrant des frais estimés entre 3 000 et 10 000 euros pour le recrutement et la formation des nouveaux employés.
Par ailleurs, on estime qu’un jour d’arrêt maladie coûte en moyenne 300 euros à l’employeur. Ce montant comprend le maintien du salaire ainsi que les coûts indirects comme la perte de productivité. Les arrêts maladie liés au mal-être peuvent être prolongés par rapport à ceux motivés par d’autres raisons, parfois durant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Des coûts invisibles sur la productivité et la marque employeur
Les conséquences du mal-être des collaborateurs peuvent être graves et onéreuses pour les entreprises. L’absentéisme, bien qu’il soit souvent visible, n’est que la partie émergée de l’iceberg. Le présentéisme, où les employés travaillent mais sont inefficaces en raison de leur détresse, peut être encore plus préjudiciable. Un travailleur présent mais non fonctionnel peut entraîner une baisse notable de la productivité et perturber la dynamique de l’équipe.
D’autres coûts invisibles incluent également l’augmentation de la charge de travail pour les autres collaborateurs, qui doivent compenser la baisse de performance, ce qui peut à son tour entraîner du stress et de l’épuisement. Enfin, la dégradation de l’image de marque de l’organisation peut rendre plus difficile l’attraction et la rétention des talents, impactant ainsi la compétitivité et la croissance à long terme.
Prenez les devants ! Sensibilisez, repérez, agissez
Repérer le mal-être d’un collaborateur peut être difficile, mais il y a des signes à surveiller. Les changements de comportement tels que l’isolement social, la diminution de la productivité et les sautes d’humeur fréquentes peuvent être des signaux alarmants nécessitant une attention particulière. En écoutant activement et en favorisant une communication ouverte, vous pouvez créer un environnement où les salariés se sentent en sécurité pour exprimer leurs difficultés.
Pour agir efficacement, la première étape consiste à sensibiliser et à former les employés ainsi que les managers. En fournissant des ressources et des formations sur la santé mentale, vous pouvez contribuer à briser la stigmatisation et encourager un dialogue bienveillant au sein de votre équipe. Ensuite, vous pouvez instaurer un cadre favorable en lançant des programmes de bien-être mental. Enfin, incitez une culture où il est normal de demander de l’aide. Cela est essentiel pour créer des lieux de travail sains et inclusifs.
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