La psychologie d'entreprise autrement

Quand le travail prend trop de place : suis-je addict ?

Être disponible jour et nuit, ne plus compter ses heures, faire passer son travail en premier sont les signes d’une addiction au travail. L’épuisement professionnel met en péril l’équilibre personnel, familial et la santé mentale. Pourquoi et comment cette situation se crée ? Pour montrer son engagement, prouver ses capacités, mais aussi fuir…

Le culte de l’engagement dans le travail

Il est vrai que l’engagement est une valeur essentielle au travail. Se consacrer pleinement à son job, se donner les moyens de grandir avec son entreprise, être dévoué, se dépasser… Cela nous semble évident d’adopter un tel comportement dans notre vie professionnelle. Mais jusqu’où s’arrête l’engagement et commence le surmenage ? Il est souvent difficile de distinguer l’engagement et l’excès de travail. Ce dernier se rapproche d’une dépendance au travail voire d’une addiction comportementale, appelé également « workaholisme ». Évidemment, ce n’est pas un drame de consulter ses emails en dehors du bureau. Cela devient problématique, en revanche, lorsque l’on ne peut pas s’en empêcher. Le stress, par ailleurs, peut être un bon marqueur pour identifier une situation problématique.

Une surcharge de travail est un facteur de risque qui peut mener au burn out. Le Conseil Supérieur de la Santé (CSS) définit le burn out comme « un épuisement causé par un manque d’équilibre entre l’investissement de la personne et ce qu’elle reçoit en retour ». Il est donc primordial de lever le pied pour s’en prémunir. Le burn out peut en effet avoir de graves répercussions sur notre santé physique et mentale.
Par ailleurs, la crise du Covid-19 n’a rien arrangé. Les conditions de travail ont changé. En effet, la frontière s’amincit depuis que le télétravail est appliqué plus majoritairement qu’avant. Le contexte économique ajoute à cela la peur de perdre son emploi et donc la volonté pour le collaborateur de « faire ses preuves » et de faire plus d’heures de travail.

Voici 7 signes concrets qui montrent une addiction au travail : 

  • Vous n’avez plus de temps libre
  • Vous ne pensez qu’au travail
  • Vos projets sont en lien avec votre vie professionnelle uniquement
  • Vous n’avez plus de passions et de moments divertissants
  • Vous avez besoin de tout contrôler dans les moindres détails
  • Vous culpabilisez et stressez sans arrêt
  • Des proches vous ont conseillé de moins travailler

Comment l’addiction au travail se crée ?

Sans même nous en rendre compte, nous pouvons tous devenir accros à notre job. Déjeuner en tête-à-tête avec son ordinateur, finir un dossier chez soi le soir ou le week-end, consulter ses emails avant de dormir… Il est temps de dire stop. Ne plus avoir de temps à consacrer à famille ou à ses amis, car nous sommes submergés de travail, sont des signes à ne pas prendre à la légère. Mais pourquoi certains sont-ils addicts à leur job ? Les personnes qui aiment leur travail, les perfectionnistes sont les plus touchés et peuvent s’y consacrer corps et âme.

D’autre part, il y a une volonté d’être reconnu à sa juste valeur, prouver ses capacités ou démontrer sa légitimité. Au départ, se dévouer à son métier part d’un bon sentiment : aider ses collègues, ses clients, son entreprise. Au fil du temps, les accros au travail n’hésitent pas à accomplir les missions que les autres refusent. Ils se sentent obligés d’en faire toujours plus. La charge et la quantité de travail deviennent alors de plus en plus ingérable. Les « addicts » augmentent ainsi leur capacité de travail en multipliant les heures supplémentaires au fur et à mesure, jusqu’à ne plus avoir un seul instant pour soi.

Comment rééquilibrer le quotidien ?

Selon Santé publique France30 000 personnes seraient touchées en France par le burn out. Ce phénomène, mal de notre société actuelle, n’est pas à prendre à la légère. Avant d’être épuisé professionnellement, et pour ne pas devoir y faire face, il est temps de se recentrer sur soi et de prendre le temps de se questionner. Pourquoi j’aime mon travail ? Qu’est-ce que cela m’apporte d’y consacrer autant de temps ? Suis-je en train d’essayer de fuir autre chose ? Dans cette boulimie de travail, il faudra s’obliger à s’autoriser des moments rien que pour soi : se consacrer à une activité qui nous passionne, se divertir. Il est urgent de déconnecter. Et si la culpabilité est trop forte, le sport ou la méditation ont fait leurs preuves et permettent de décompresser.

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