La psychologie d'entreprise autrement

Santé mentale : un enjeu prioritaire pour booster la marque employeur

Les entreprises qui se soucient de la santé mentale et du bien-être de leurs collaborateurs ont une marque employeur forte. Voici 5 actions à mettre en place pour prendre soin du moral des équipes. 

La santé mentale : nouvelle valeur forte de la marque employeur

La santé mentale est un nouveau défi stratégique de la marque employeur. La crise de la Covid-19 a, en effet, modifié les perceptions et redéfini les enjeux. 

La marque employeur : définition et objectifs

La marque employeur, c’est l’image (valeurs, communication, organisation…) que reflète une entreprise auprès de ses salariés, mais aussi à l’extérieur (potentiels candidats, partenaires, médias…). Il s’agit d’une stratégie vertueuse qui permet de :

– Fidéliser et retenir les talents
– Valoriser le sentiment d’appartenance (et donc l’engagement, la cohésion d’équipe…)
– Accroître les performances des collaborateurs
– Améliorer l’image de l’organisation et valoriser sa réputation
– Booster son attractivité

Les entreprises doivent préserver la santé mentale de leurs collaborateurs

La détresse psychologique des employés français s’est largement accentuée et les risques psychosociaux (RPS) aussi, depuis le début de la pandémie. Cette dernière a mis à rude épreuve le moral des travailleurs et fait émerger une forte attente sur le bien-être. Les conditions de travail ont été bouleversées (télétravail, chômage partiel…), faisant naître : stress, burn-out, charge mentale, surcharge de travail, déséquilibre entre la vie privée et la vie professionnelle… La crise a également permis à certains salariés de prendre du recul par rapport à leur emploi. Ils aspirent désormais à exercer un métier qui a du sens

À présent, la santé mentale n’est plus un tabou (ou presque !) en entreprise. Préserver celle des collaborateurs est devenu une priorité et une nécessité. L’employeur a, en effet, l’obligation d’assurer la sécurité et la santé physique et mentale des salariés en mettant en place une démarche QVCT. Pour autant, toutes les actions ne sont pas mises en œuvre. Les organisations ne s’attaquent pas toujours ouvertement aux questions de santé mentale. 

D’après le sondage « La santé mentale en entreprise » mené en mars-avril 2021 par le Psychodon et OpinionWay, 76 % des salariés considèrent l’employeur comme le garant de leur santé mentale. Toutefois, moins d’1/3 des firmes mettent en place des pratiques pour favoriser le bien-être au travail.

Comment prendre soin de la santé mentale des collaborateurs ? 

Il est impératif que les employeurs, managers et RH fassent de la santé mentale un enjeu stratégique prioritaire, en déployant plus d’actions pour prévenir les RPS et ainsi préserver le moral des collaborateurs. Voici 5 bonnes pratiques à adopter au sein des entreprises pour renforcer la marque employeur : 

1. Briser les tabous sur la santé mentale

Si les employeurs et collaborateurs sont davantage informés par la question de la santé psychologique, celle-ci reste encore parfois taboue et des nombreux préjugés persistent. Les entreprises doivent aborder frontalement ce sujet pour maintenir un climat de travail sain. Selon le Psychodon, 58 % des salariés ont révélé qu’ils ne communiqueraient pas leur maladie mentale à leur employeur s’ils étaient concernés. Pour quelle raison ? Toujours d’après ce mouvement visant à fédérer les acteurs de la santé mentale et à soutenir des projets innovants, plus de sept salariés sur dix pensent que leur manager serait gêné en le découvrant. 

La première étape pour préserver la santé mentale des travailleurs est donc de sensibiliser pour défaire les idées reçues :

– Informer sur les maladies mentales et les troubles psychologiques pour déconstruire les a priori ;
– Alerter sur les signes précoces (stress, irritabilité, fatigue…) afin de faciliter l’accès aux soins ;
– Donner des conseils pour savoir comment réagir en cas de crise de panique ou d’anxiété.

Des intervenants (psychologues, psychiatres…) peuvent venir communiquer sur cette thématique, mais également former les collaborateurs aux gestes essentiels.

2. Améliorer l’environnement et les conditions de travail

Il incombe aux entreprises, si ce n’est pas déjà fait, de conduire une démarche qualité de vie et des conditions de travail efficace. Une approche QVCT doit être menée au plus près des salariés et de leur expérience et répondre aux objectifs propres à chaque organisation pour pouvoir apporter des solutions concrètes : autonomie, charge de travail, sens accordé au travail, sentiment d’utilité, équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, modes de travail (télétravail, flex office…), diversité et inclusion, évolution et mutation… 

Améliorer les conditions de travail, c’est aussi adopter une culture d’entreprise qui légitime les émotions et les questionnements. Les dirigeants, les managers, mais aussi les RH doivent montrer qu’ils sont ouverts au dialogue, aptes à échanger sur ces sujets et à accompagner un collaborateur qui souffre. 

3. Former les managers et RH 

La formation est donc une condition sine qua non. Afin de porter les valeurs d’une entreprise qui souhaite préserver la santé mentale de ses salariés, les managers et RH doivent pouvoir incarner cette démarche. Ils ont, en conséquence, pour obligation d’acquérir davantage de connaissances pour pouvoir percevoir la détresse émotionnelle d’un collaborateur et réagir. Par ailleurs, un management qui favorise l’intelligence émotionnelle sera plus susceptible de mieux comprendre les autres, leurs émotions et de créer un lien de confiance.

Enfin, l’association Premiers Secours Santé Mentale France (PSSM) permet de former des secouristes en entreprise, capables de repérer les troubles psychiques chez un collègue, mais également de savoir comment faire en cas de crise. Les structures peuvent former des managers ou personnels des RH qui pourront ensuite former d’autres collaborateurs au sein de l’organisation. 

4. Permettre de pratiquer des activités qui favorisent le bien-être

C’est bien connu les activités sportives ou les pratiques relaxantes ont un impact positif sur la santé physique et mentale. Les collaborateurs, à la sortie du travail, n’ont pas souvent le temps ou la motivation de s’y mettre. Que ce soit en collectif (marathon, yoga, sophrologie, randonnée…) ou en séance individuelle dans une salle de sport dédiée au sein de la structure, durant les pauses-déjeuners ou lors de moments informels, les avantages ne sont pas négligeables. Ces activités permettent de diminuer le stress, de resserrer les liens, d’améliorer la cohésion d’équipe tout en renforçant le sentiment d’appartenance. 

5. Accompagner les collaborateurs en cas de situation de souffrance psychique

Près de la moitié des Français ont déposé un arrêt de travail auprès de leur entreprise en 2022 selon les estimations d’une enquête de Malakoff Humanis. Les arrêts pour cause de troubles psychologiques et d’épuisement professionnel (hors COVID) sont en forte hausse. Les firmes, au-delà de la prévention, sont tenues d’accompagner les employés en situation de détresse psychologique. Un collaborateur qui ne reçoit pas l’aide nécessaire peut voir sa santé se dégrader davantage. Par ailleurs, cette situation peut avoir des répercussions sur les autres collaborateurs. En effet, un salarié qui souffre ne pourra plus assumer ses fonctions de manière optimale. Le travail sera ainsi délégué, augmentant la charge de travail, les risques de stress des autres travailleurs… C’est un cercle vicieux qu’il faut briser. Et en plus, c’est mauvais pour la marque employeur. 

Quels dispositifs une entreprise peut-elle mettre en place ? 

  • Permettre d’avoir accès à une assistance psychologique anonyme, par téléphone ou par chat, accessible à tout moment ; 
  • Faciliter l’accès aux soins en prenant en charge les consultations avec un psychologue ;
  • Orienter le collaborateur vers le psychologue ou médecin du travail. C’est l’interlocuteur privilégié. Il connaît bien le salarié, l’entreprise et l’environnement de travail. Celui-ci fait le lien entre les deux partis, et pourra lui recommander un spécialiste en cas de besoin. 

Enfin, une situation de souffrance psychologique indique le plus souvent qu’il y a eu une défaillance au cœur de l’organisation. En complément du suivi médical, l’employeur doit résoudre les problématiques à l’origine du mal-être. En cas de burn-out, il est nécessaire de faire valoir le droit à la déconnexion, repenser les responsabilités, réévaluer la charge de travail… Si un collaborateur est en situation de bore-out car il ne trouve plus de sens à son travail, il convient de le soutenir également. L’entreprise peut lui proposer d’améliorer ses compétences en le formant, le changeant de poste ou en lui offrant de plus hautes responsabilités par exemple. 

Des solutions sur mesure

Les solutions sont apportées au cas par cas, en fonction des besoins de chacun. C’est pour cette raison que l’entreprise doit rester à l’écoute de ses salariés et les épauler si besoin. Elle peut, de plus, évaluer le bien-être en interne à l’aide de questionnaires ou sondages. Un collaborateur heureux est un collaborateur performant. 

Les salariés sont généralement les meilleurs ambassadeurs et les garants de la bonne (ou mauvaise) réputation à l’extérieur. Une compagnie qui prend soin de ses employés à donc un avantage certain sur les autres. 

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