Mal-être : faire de la santé mentale une priorité
La santé mentale est un véritable enjeu de santé publique encore trop souvent négligé par les entreprises.
Vers une meilleure reconnaissance de la souffrance au travail ?
La santé mentale au travail est un vaste sujet. Depuis la crise sanitaire du Covid-19, la parole se libère et parler de sa souffrance est moins tabou. Certains salariés, dès lors, ont choisi de ne plus faire l’impasse sur leur santé psychologique et leur bien-être, et ont décidé de quitter un emploi qui ne les rendait plus heureux.
Aussi, depuis plusieurs années et avant la crise sanitaire, différentes expressions ont été popularisées afin de mieux identifier et comprendre le malaise au travail : burn-out, bore-out, brown-out… Cela démontre bien les ravages d’un mal-être au travail. Néanmoins, des progrès restent à faire. Selon l’institut OpinionWay pour Empreinte Humaine, 41 % des salariés français se déclarent en détresse psychologique. De plus, une étude menée par Capterra en 2022 révèle que 81 % des travailleurs français estiment que leur entreprise n’a mis en place aucun dispositif de prévention ou d’action en matière de santé psychologique. Pourtant, la santé mentale doit devenir une priorité.
Les entreprises de plus en plus concernées
De plus en plus d’organisations adoptent une démarche qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) afin d’améliorer le bien-être des collaborateurs, mais également de perfectionner les pratiques professionnelles que ce soit vis-à-vis du management, de l’organisation, des possibilités d’évolution, de l’accès à la formation… De plus, les employeurs sont dans l’obligation de mener, au sein des organisations, une politique de prévention des risques psychosociaux (RPS). En effet, les conditions de travail ou les exigences requises par un emploi que l’on occupe peuvent avoir un impact sur la santé mentale et physique des salariés. Les entreprises sont donc tenues de prévenir ces risques et/ou de minimiser les impacts avant qu’une situation ne se dégrade davantage.
Comment reconnaître le mal-être d’un salarié ?
Parfois, il est difficile de déceler les signes d’un mal-être au travail et quelles en sont les causes. Dans l’entreprise, chaque acteur doit rester attentif pour repérer au plus tôt les travailleurs en souffrance.
Comment expliquer son mal-être au travail ?
Un collaborateur dont la santé mentale se dégrade peut avoir différentes causes plus ou moins liées à l’exercice même de sa fonction.
Les causes personnelles :
La souffrance d’un travailleur peut avoir une origine intime. Se sentir en décalage avec les valeurs de son entreprise joue forcément sur le moral. Comment s’investir pleinement dans une société dont les actions sont contraires à mes convictions ? Le salarié remettra alors en question l’utilité de son emploi, entraînant démotivation, ennui et donc une perte de sens.
Les causes externes :
Le malaise profond ressenti par un employé peut par ailleurs émaner de facteurs extérieurs. Par exemple, un salarié en contact direct avec des clients très exigeants peut finir par se sentir oppressé s’il est régulièrement sollicité (pendant et en dehors des heures de travail). Être sous pression, c’est être en proie au stress et à la fatigue.
Autre exemple, le recours plus assidu au télétravail depuis quelque temps. En conséquence de ce changement d’organisation, certains travailleurs ont éprouvé une lassitude due aux visioconférences à répétition. D’après l’étude La Santé au Travail à l’épreuve du Covid réalisée par Malakoff Humanis en octobre 2020, 45 % des collaborateurs interrogés se disaient plus fatigués psychologiquement qu’avant les modifications du rythme et de l’organisation du travail suite à la crise sanitaire.
Les causes internes :
Au sein même d’une organisation, les facteurs de mal-être sont nombreux. À la longue, une charge de travail trop importante peut mener à un épuisement extrême et conduire jusqu’au burn-out. En 2020, d’après la société Asana, 71 % des travailleurs se sont retrouvés en situation de surmenage.
Autre cause : un salarié qui s’investit pleinement et dont les efforts ne sont pas reconnus (remerciements, récompenses…) risque de souffrir d’un manque de reconnaissance.
Aussi, la souffrance au travail peut résulter d’un climat médiocre en interne. De mauvaises relations entre collègues (conflits, harcèlement…) impactent inévitablement le moral.
Enfin, les conditions de travail elles-mêmes peuvent être une source de mal-être : pénibilité de l’activité, horaires décalées, éloignement du lieu de vie…
Quels sont les signes d’un mal-être ?
Le mal-être au travail peut revêtir différentes formes et symptômes :
- Irritabilité ;
- Stress, anxiété ;
- Perte de motivation ;
- Erreurs fréquentes ;
- Fatigue ;
- Isolement ;
- Déprime…
Ces petits signes sont à prendre très au sérieux. Il est impératif d’agir, car les conséquences peuvent être désastreuses pour la santé d’un collaborateur, mais également pour l’activité de l’entreprise. Puisque souvent les salariés eux-mêmes sont démunis face à cette détresse, son entourage professionnel doit l’aider et l’orienter vers le médecin ou le psychologue du travail.
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