Exercer en full remote, c’est quoi ?
À la différence du télétravail qui permet d’exercer épisodiquement depuis chez soi, les salariés en full remote travaillent d’où ils veulent et quand ils veulent (quand cela est possible), et cela, à 100 %. Les collaborateurs ne viennent à l’entreprise que très occasionnellement. D’ailleurs, un mode d’organisation en full remote ne possède pas ou plus de locaux. En effet les rencontres se font dans des espaces de travail (coworking).
Depuis quelques années et surtout au lendemain de la crise de la Covid-19, ce mode de travail s’est démocratisé, même si son déploiement est encore timide. Le full remote s’impose d’autant plus dans les start-up. En particulier dans les métiers du digital, de la tech, ou encore du marketing…
Le full remote est plus en vogue chez les travailleurs les plus jeunes. Selon une enquête d’opinion menée en 2021 par YouGov, pour le cabinet de recrutement Nicholson Search & Selection, 61 % des 18-34 ans interrogés se sont déclarés favorables à une organisation totalement en télétravail. Toutefois, le full remote ne semble pas séduire tout le monde. Les managers et les chefs d’entreprises sont 52 % à souhaiter que les salariés viennent une ou plusieurs fois par semaine au bureau. Ils redoutent une “détérioration de l’esprit d’entreprise et d’intégration des employés en permanence hors du bureau”.
Le full remote : avantages
Le full remote, à l’instar du télétravail, comporte de nombreux atouts pour les employés, et même pour les entreprises.
Une meilleure qualité de vie
Souvent, ce sont les opportunités d’emploi qui imposent le lieu de résidence. Avec le full remote, les collaborateurs peuvent exercer d’où ils veulent, et même du bout du monde s’ils le souhaitent. Ce mode de travail a aussi pour intérêt de supprimer les trajets travail-domicile, accordant ainsi plus de temps libre. De plus, le full remote permet de travailler dans un cadre calme et propice à la concentration (loin des open spaces).
Une productivité dopée
D’après le troisième rapport du Conseil national de productivité (CNP), organisme dépendant de France Stratégie, les salariés en télétravail amélioreraient la productivité globale d’environ 0,45 %. Le CNP estime par ailleurs que le passage à 25 % de télétravailleurs d’ici 20 ans, permettrait à l’économie française une hausse de la productivité entre 5 % et 9 %. Il n’existe pas encore d’étude à propos du full remote, mais le rapport du CNP montre bien que le travail à distance est largement prometteur.
Une organisation personnalisée
Le full remote octroie une quasi totale autonomie aux salariés. Selon les entreprises et les secteurs, les travailleurs peuvent même composer leur journée comme bon leur semble (du moment que le travail et que les résultats sont là). Cette organisation favorise l’implication des employés. En effet ils sont maîtres de leurs missions, mais également l’épanouissement personnel puisqu’ils gèrent leur temps.
Des dépenses revues à la baisse
Si les collaborateurs n’exercent plus depuis les locaux de l’entreprise, celle-ci peut donc s’en défaire. Les économies réalisées (loyers, électricité, mobilier…) pourront être investies autrement pour développer d’autres projets autour du bien-être, de la formation…
Moins de turnover
Autre avantage : la réduction de l’absentéisme et du turn-over. Cette méthode de travail, que l’on peut même comparer à une philosophie de travail (ancrée dans la culture d’entreprise), facilite l’engagement, la motivation ou encore le développement personnel.
Le full remote : maîtriser les inconvénients et difficultés
Que ce soit en présentiel ou à distance, lorsque l’organisation et les conditions de travail sont défaillantes, des problématiques peuvent émerger.
Recruter : un enjeu déterminant
Une des difficultés principales réside dans le choix des candidats lors du recrutement. Les services des ressources humaines sont amenés à privilégier les softs skills (compétences comportementales ou savoir-être) aux hard skills (compétences techniques). Pour travailler en full remote, il ne s’agit plus uniquement d’accomplir les missions qui incombent à un poste. Mais bien d’être en adéquation avec les valeurs de ce mode de travail, pour s’engager complètement et à long terme.
Un équilibre vie privée – vie professionnelle difficile
Si le full remote permet de mieux organiser son temps, la frontière entre la vie privée et la vie professionnelle est parfois mince. Même à distance, le droit à la déconnexion s’applique. Les managers doivent en être garants. Ce métier, d’ailleurs, se réinvente avec cette nouvelle pratique. Elle demande des aptitudes pour piloter les équipes à distance, utiliser des outils de collaboration et de communication ou réaliser un suivi global (des équipes) et personnalisé (de chaque salarié). Enfin, le management doit s’assurer que les employés travaillent dans de bonnes conditions.
Un fonctionnement totalement différent
Le full remote révolutionne totalement le fonctionnement interne d’une organisation. D’autant plus que le travail à distance implique une autodiscipline des collaborateurs, mais également une confiance de la hiérarchie. Sur le plan pratique, pour plus d’efficacité et fluidifier les échanges, des outils numériques adaptés sont indispensables. Un système de partage des fichiers, messagerie, logiciel de visioconférence ou réseau social d’entreprise pour communiquer… Attention toutefois à ne pas multiplier les outils, cela risquerait à l’inverse d’être contre-productif.
Un risque d’isolement
L’éloignement physique peut mener à l’isolement et provoquer un état de mal-être… Tout le monde n’est pas capable de télétravailler à 100 %. Néanmoins, être loin de ses collègues n’est pas nécessairement synonyme de solitude. L’éloignement doit être géographique et non social. Comme toutes les sociétés, celles qui privilégient un fonctionnement en full remote doivent : avoir une culture d’entreprise forte. Et aussi favoriser le sentiment d’appartenance, communiquer, garder un lien permanent… Par ailleurs, il est bon de mettre en place des rituels, comme les bonjours le matin, des moments de pause ensemble… Enfin, pour garder une bonne dynamique et resserrer les liens entre les équipes, organiser des rencontres physiques dans l’année (team building, séminaires, activités moins solennelles…) est fondamental.