Une transition de la QVT vers la QVCT
Dans le cadre de l’accord national interprofessionnel (ANI) sur la santé au travail du 9 décembre 2020, puis entériné par la loi du 2 août 2021 « pour renforcer la prévention en santé au travail », la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) remplace désormais la qualité de vie au travail (QVT). Cette nouvelle expression et démarche a été inscrite dans le code du travail le 31 mars 2022.
Qu’est-ce que la QVCT ?
Cette nouvelle appellation, pas encore démocratisée dans les entreprises, n’implique pas simplement un changement de dénomination. Les partenaires sociaux en signant un accord faisant la promotion de la QVCT en 2021 ont souhaité réaffirmer l’importance d’améliorer le travail et ses conditions.
Si la prévention des risques psychosociaux (RPS) est de plus en plus traitée au sein des organisations, notamment parce qu’il s’agit d’une obligation légale pour les employeurs, la QVT est mise en place de manière plus superficielle. En effet, beaucoup d’entreprises agissent sur le bien-être de leurs collaborateurs en organisant par exemple des activités ludiques (jeux, sport…) et en omettant de travailler sur les réels problèmes rencontrés. Parler désormais de QVCT et non plus de QVT permet de mettre l’accent sur le travail lui-même et ses conditions (pratiques managériales, organisation du travail, évolutions, formations, sécurité de l’emploi…). La performance d’une organisation ne doit plus se faire au détriment de la santé (physique et psychologique) des employés et de leur bien-être.
Quels sont les enjeux de la QVCT pour les collaborateurs ?
Différents leviers existent pour améliorer la qualité de vie au travail, que ce soit au niveau de l’organisation du travail, du fonctionnement interne de l’entreprise ou encore de la valeur des liens sociaux. D’après l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT), la QVCT s’articule autour de 3 thématiques déterminantes :
Les conditions de travail :
– l’environnement de travail (physique, technique, organisationnel…).
– les conditions d’emploi (formation, égalité, parcours professionnel…).
– les conditions de vie extraprofessionnelles en relation avec le travail (temps de transport, problèmes de santé…).
La capacité à agir et à communiquer :
– le participatif (groupe de résolution de problèmes, débats sur le travail, team building…) .
– le partenariat social (concertation, dialogue social…).
– le soutien managérial (clarté des objectifs, reconnaissance…).
– le soutien des collectifs (travail en équipe, échanges sur les pratiques…).
Le contenu du travail :
– l’autonomie au travail (pouvoir travailler à sa manière avec ses propres méthodes, choisir son rythme…).
– la valeur du travail (le sens du travail, l’adéquation avec les valeurs de l’entreprise…).
– l’apprentissage (la possibilité de mobiliser dans son exercice professionnel un ensemble de compétences : relationnelles, émotionnelles, physiques, cognitives…).
Comment améliorer les conditions de travail ?
Une démarche QVCT en 4 étapes
Une approche QVCT doit donc être menée au plus près des salariés et de leur vécu et répondre aux objectifs propres de chaque société.
Il peut s’agir de problématiques liées au travail lui-même : autonomie, sens accordé au travail, sentiment d’utilité… Une démarche QVCT peut aussi répondre à des enjeux sociétaux : équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, modes de travail (télétravail, flex office…), diversité et inclusion…
1 – La conception
Cette première étape consiste à cadrer la démarche en définissant les enjeux de l’entreprise et les objectifs souhaités. Cette phase vise également à définir le cadre et les processus à mettre en place.
2 – Le diagnostic
Cette deuxième étape permet de réaliser un diagnostic fondé sur une analyse interne. Il est également intéressant d’interroger les collaborateurs sur leur rapport à la vie en entreprise. L’employeur mène une enquête afin de faire émerger les difficultés principales. Ce diagnostic permet ainsi de dégager les problématiques QVCT prioritaires à solutionner.
3 – L’expérimentation
Avec cette troisième étape, vient le temps de l’expérimentation. Après avoir soulevé les problèmes latents et pour améliorer le fonctionnement de l’entreprise, il s’agit de mettre en place de nouveaux dispositifs afin de conduire le changement.
4 – La pérennisation
Cette quatrième et dernière étape a pour but de pérenniser la mise en œuvre d’une approche qualité de vie et des conditions de travail. Des indicateurs de suivis permettront de mesurer l’efficacité des actions, et de les perfectionner si besoin. Cette phase permet de cadrer, suivre et ajuster pour maintenir une démarche QVCT efficiente.
Enfin, une approche dite de “test & learn” (tester et apprendre) permettra d’expérimenter pour ajuster au mieux les actions et procédés mis en place et de concilier à la fois amélioration des conditions de travail pour les salariés et performance globale de l’entreprise.