Article rédigé par Philippe Lejeune
Chers lecteurs et lectrices,
Nous sommes ravis de partager avec vous ce formidable article de Philippe Lejeune – spécialisé en psychologie, psychopédagogie et coaching.
Philippe travaille en étroite collaboration avec un de nos psychothérapeute et coach: Jean-Pol Crépin.
Au travail, j’ai peur de m’affirmer
Le lieu du travail est très certainement la réalité dans la vie où il est hasardeux à nos yeux de s’affirmer et faire entendre son point de vue. En effet, la montée du chômage, la médiatisation des suicides dans les entreprises (“le syndrome France Télécom”), le harcèlement moral de la part des patrons, le burn-out fragilisent l’employé et l’ouvrier…
Le travail deviendrait-il dans notre monde occidental en crise économique le lieu de toutes les souffrances ? Les sondages nous disent que, pour une majorité d’entre nous, nous sommes “globalement satisfaits” de notre emploi.
Mais dans quelle mesure ce degré de satisfaction affiché ne cache-t-il pas notre peur de devoir avouer la réalité ? Car, si c’était le contraire, il nous faudrait chercher ailleurs et prendre le risque de l’innovation et du changement. La psychanalyste et psychologue clinicienne Marie Pezé en témoigne dans un de ses livres : “Lorsque nous ne sommes pas d’accord avec des tâches qui sont exigées de nous, nous avons à nous remettre en question: “Je m’y suis mal pris, “Je ne suis pas à la hauteur”…
Un malaise parfois instrumentalisé par des entreprises, le plus souvent pour pointer la vulnérabilité des salariés, de façon à évacuer toute réflexion sur l’organisation du travail…” Dans une réalité semblable, il est compliqué de manifester nos désaccords avec l’équipe dirigeante.
Cinq pistes pour dépasser ma peur
1. Affirmer mon point de vue dans les réunions d’équipe ou du personnel:
Quel est le risque que l’on pense courir en prenant la parole ? Être exclu du groupe, ne pas être reconnu, ne pas être aimé, être considéré comme “la brebis galeuse”… Pourtant, il s’agit seulement d’affirmer mon point de vue ; “en ce qui me concerne, je tiens à dire…” “De mon point de vue, la situation est…” “Mon expérience me fait dire que…” Ma prise de position claire peut aider le groupe à envisager les choses sous un autre angle et plus rentable pour l’entreprise.
2. Oser s’opposer à une décision du patron:
Après avoir compris le pourquoi de la décision du patron, il est parfois utile de s’opposer à cette dernière sans rage et sans colère. Il est alors obligatoire d’analyser les faits à partir de votre point de vue, car, à partir du moment où vous parlez de vous , la relation se transforme et le patron peut écouter vos objections sans que cela porte préjudice du moins si ce dernier n’est pas un pervers narcissique.
3. Remettre en cause mes conditions de travail:
“Les réunions de 18h30 m’empêchent de récupérer mes enfants, car la garderie ferme à 18h00 et mon mari fait les pauses”. Il est utile d’entamer une négociation et d’ouvrir le débat sur des faits précis; cela permet d’entrevoir plus largement la problématique et de donner de la consistance à votre désaccord.
4. Ne pas négocier mes valeurs:
Il est improductif d’entamer un dialogue par :”c’est de l’escroquerie, c’est du vol…” mais il plus percutant de dire :” Je ne suis pas d’accord parce que cela va à l’encontre de mes convictions profondes”, vous parlez de vous et renvoyez à l’autre vos propres interrogations existentielles . Ainsi, vous ouvrez un espace de dialogue et de remise en question.
5. Défendre mon collègue malmené:
Avant toute démarche, il faut écouter le collègue… Il est souvent utile de s’en référer aux personnes adéquates pour régler le problème : syndicat, médecin du travail… Être aux côtés de celui qui vit une injustice permet à ce dernier de se sentir moins seul et soutenu dans son épreuve.
Rien n’est simple…
Mais mettre en œuvre ces cinq pistes n’est pas simple et demande du temps… Donc pour aller plus vite dans cette vision du monde du travail, faites-vous aider…
Si vous aussi vous traversez ou rencontrez le même problème, votre coach vous attend sur Positive You.
