Qu’est-ce que le diagramme d’Ishikawa ?
Le diagramme d’Ishikawa, également appelé “diagramme causes-effets” ou “diagramme en arêtes de poisson”, est un outil imaginé par l’ingénieur chimiste japonais et théoricien précurseur de la gestion de la qualité, Kaoru Ishikawa, en 1962. Cet outil de visualisation permet de perfectionner l’organisation d’une entreprise, l’optimisation de la qualité (ou management de la qualité) et de résoudre les problèmes rencontrés (quels qu’ils soient). Cette méthode peut par ailleurs être utilisée en cas de crise.
Visuellement, le diagramme d’Ishikawa prend la forme d’un schéma avec une flèche centrale et cinq flèches plus petites. Cet outil ressemble à un arbre avec ses branches ou à un poisson avec ses arêtes, d’où ses multiples appellations. La flèche principale représente le problème à résoudre (effet). Les flèches secondaires, les différentes causes à l’origine d’une problématique observée. Celles-ci sont organisées en cinq catégories que l’on appelle les 5 M : Matière, Milieu, Méthode, Matériel, Main d’œuvre. Le diagramme d’Ishikawa fait ainsi ressortir ces cinq éléments sur un schéma. Ceux-ci déterminent donc les relations de cause à effet liées à une difficulté ou à l’émergence d’un incident.
Dans quels cas utiliser le diagramme d’Ishikawa ?
Au sein d’une société, il existe souvent des problématiques face auxquelles il est parfois difficile de trouver une solution. Le principal intérêt du diagramme d’Ishikawa est qu’il s’agit d’un outil simple, visuel et synthétique. Une représentation graphique d’un dysfonctionnement et de toutes ses causes possibles (des plus importantes aux plus secondaires) permet : de visualiser l’analyse, d’améliorer la qualité, de prévenir les risques et donc de prendre des décisions efficaces.
Le diagramme d’Ishikawa peut être utilisé par des firmes de toutes tailles, afin d’avoir une vue d’ensemble lorsqu’un problème se pose. S’il est particulièrement apprécié dans le domaine de la production, de la gestion de projet, du management ou de la gestion de risque et de la qualité, il peut s’appliquer à tous les domaines d’activité.
Quels sont les 5 M ?
Le diagramme d’Ishikawa est structuré autour de cinq catégories, équivalent à cinq causes probables :
1 – Méthode : le mode opératoire, le processus de production du produit ou du service et la recherche et développement.
2 – Matière : les matières et matériaux utilisés et entrant en jeu, et plus généralement les entrées du processus.
3 – Milieu : le contexte concurrentiel, le positionnement, l’état du marché, l’environnement.
4 – Matériel : l’équipement, les machines, le parc informatique, les logiciels et les technologies. L’ensemble des équipements qui servent à apporter de la valeur ajoutée au matériau de base.
5 – Main d’œuvre : l’ensemble des interventions humaines.
L’objectif est d’adapter les 5 M en fonction du contexte de l’entreprise, de ses objectifs et de sa problématique. Par ailleurs, dans certains cas, un 6e M doit être ajouté. Il s’agit de la catégorie “Mesure”. Cette dernière inclut les erreurs de mesure d’indicateur liées à l’évaluation de processus, devant être analysées.
Comment faire un diagramme d’Ishikawa ?
Pour mettre en place cet outil, rien de plus simple : il suffit de tracer un trait horizontal. À cette ligne, sont liées cinq flèches (ou branches) qui permettront d’inscrire les 5 M.
Ensuite, l’entreprise doit déterminer quel problème elle souhaite résoudre. Il s’agira de la flèche principale (effet) du diagramme (exemple : baisse du chiffre d’affaires de x %, augmentation du turn-over, rupture de stocks répétitifs…).
Une fois la problématique identifiée et formulée, l’entreprise dressera la liste des différentes causes selon la méthode des 5 M. Les données doivent être chiffrées et factuelles. Pour identifier les facteurs à l’origine d’un dysfonctionnement, des questions peuvent-être posées pour chaque M. Par exemple : “En quoi le milieu peut-il être la cause d’une baisse de chiffres d’affaires de 10 % ?”, “En quoi le matériel peut-il être la cause d’une baisse de chiffres d’affaires de 10 % ?”…
À chaque facteur repéré, il faudra alors apporter des solutions ou des améliorations. En effet, dès la finalisation du diagramme, l’organisation devra mettre en place un plan d’action en définissant les causes prioritaires sur lesquelles agir et les actions à mener rapidement pour résoudre le problème.
Enfin, le diagramme d’Ishikawa peut être réalisé lors de brainstorming ou de moments d’échange ou discussion de groupe avec des collaborateurs de chaque service. Ces derniers connaissent parfaitement le contexte et peuvent ainsi apporter des éléments tangibles et concrets.