Nos nuits sont de plus en plus courtes
Chacun a son propre rythme de sommeil. Il y a ceux qui se couchent tôt et se lèvent tôt, d’autres qui préfèrent veiller tard et se réveiller tard. Il y a aussi ceux qui se vantent de dormir seulement 4 heures, ceux qui sautent du lit dès que le réveil sonne, et ceux qui le repoussent au maximum.
Passer une bonne nuit est une préoccupation constante. Pas étonnant que la première question que l’on pose est : « As-tu bien dormi ? ».
Pourtant, nous ne dormons pas assez. En moyenne, nous avons perdu une heure de sommeil par rapport à il y a 30 ans (source : Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV). Cette tendance peut être attribuée à nos modes de vie à cent à l’heure, caractérisés par une course à la productivité et une omniprésence des écrans. Ce phénomène est préoccupant, car l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) considère le sommeil comme un « besoin fondamental de l’être humain ».
Quelle est la durée de sommeil idéale ?
Comme le dit l’expression, “le sommeil est d’or”. En effet, une mauvaise nuit et c’est toute la journée qui peut être fichue.
Le sommeil est un état de repos vital pour le corps et l’esprit, caractérisé par une diminution de l’activité cérébrale et une relaxation musculaire. Pendant l’endormissement, le corps se régénère, consolide la mémoire et permet au cerveau de traiter les informations accumulées durant la journée. La durée idéale varie selon l’âge et les individus, mais en général, les adultes ont besoin de 7 à 9 heures par nuit pour bien récupérer. Or, selon l’INSV 31 % des Français dorment 6 heures ou moins par nuit, ce qui, d’après Terra Nova, induit des déficits de performance similaires à 48 heures de privation de sommeil.
Pour savoir si l’on est bien reposé, il est important de prêter attention à certains signes : se réveiller naturellement sans besoin de réveil, être bien éveillé et concentré dès le matin, ne pas avoir de gros coups de barre dans la journée, et avoir assez d’énergie pour faire tout ce qu’on a à faire sans problème.
Les impacts des problèmes de sommeil sont loin d’être négligeables
Souffrez-vous de troubles du sommeil ? Pas de panique, ces problématiques sont répandues. Mais attention, parfois, ils peuvent être dévastateurs. D’ailleurs, selon l’Inserm, 37 % des Français en souffriraient régulièrement.
Les soucis de sommeil gâchent la qualité et la durée de notre repos nocturne. Et cela peut se manifester de différentes façons comme l’insomnie, l’apnée du sommeil, les parasomnies (somnambulisme, cauchemars), et bien d’autres.
Il existe plusieurs raisons à cela : le stress, l’anxiété, la dépression, les médicaments, la consommation d’alcool ou de caféine, les troubles respiratoires, ou encore l’exposition excessive à la lumière des écrans avant le coucher.
Les conséquences d’un mauvais sommeil sur la santé
Quand on ne dort pas assez ou mal, cela peut causer de nombreux soucis sur le plan physique. Il y a un risque accru de maladies cardiovasculaires, d’obésité, de diabète, de troubles métaboliques, et d’affaiblissement du système immunitaire. Sur le plan mental, des nuits difficiles peuvent conduire à des soucis de concentration, de mémoire, d’humeur, ainsi qu’à l’anxiété et à la dépression.
Les conséquences d’un mauvais sommeil sur le travail
Au travail aussi, les troubles du sommeil ont des répercussions. Eh oui, ils font chuter la performance et la productivité. Ils sont aussi associés à un risque augmenté d’accidents, d’absentéisme, d’erreurs et de baisse de la motivation.
En France, les données statistiques concernant le coût économique des troubles du sommeil sont plutôt rares. Malgré tout, aux États-Unis, plusieurs études ont abordé cette question. Selon elles, l’insomnie serait responsable de 7 % des accidents ou des erreurs sur le lieu de travail, engendrant un coût total estimé à 31 milliards de dollars. De plus, des chercheurs ont évalué à 63 milliards de dollars le coût associé à la baisse de productivité et de performances attribuée à l’insomnie.
Si les problèmes de sommeil impactent le travail, l’inverse est également vrai ! Les conditions de travail qui nous stressent, où la pression est continuelle, où les horaires sont atypiques, peuvent influencer la qualité du sommeil.
Comment les organisations peuvent-elles aider les collaborateurs ?
Les employeurs doivent-ils se soucier des nuits de leurs salariés, ou est-ce uniquement une responsabilité individuelle ? Un bon sommeil est essentiel pour la santé, le bien-être et la performance au travail. Bien que celui-ci soit en partie une affaire personnelle, les entreprises peuvent quand même aider à encourager de bonnes habitudes.
Voici quelques idées d’actions :
- la sensibilisation aux besoins en matière de sommeil
- La mise en place d’un environnement favorable au repos, par exemple en autorisant les siestes et en aménageant des espaces de détente
- Une meilleure gestion des horaires pour limiter le recours excessif aux heures supplémentaires et garantir un équilibre adéquat entre vie professionnelle et personnelle
- L’adoption d’une politique axée sur la qualité de vie et les conditions de travail (QCVT)
- L’accès à des ateliers, formations et conférences notamment sur le stress afin de mieux le prévenir et le gérer
- La possibilité pour les collaborateurs souffrant d’insomnie de suivre facilement une thérapie cognitivo-comportementales (TCC)
Quand les entreprises s’investissent pleinement, c’est un signe fort de leur engagement pour le bien-être de leurs employés. Cela permet aussi de prévenir les soucis psy et sociaux, et d’encourager une ambiance de travail où le soutien et la prévention des ennuis de santé sont prioritaires.
