Comment reconnaître le harcèlement moral ?
Le harcèlement moral ou le harcèlement sexuel sont punis par la loi. Mais comment reconnaître de délit ?
Le « harceleur » agit de manière insidieuse, sans que personne ne s’en rende vraiment compte. C’est pour cette raison qu’il est difficile de savoir où se situe la limite et d’apporter des preuves concrètes de la violence psychologique vécue au quotidien. Les attaques se font généralement en privé seul avec sa victime. Mais en public, le harceleur use de ses charmes pour séduire son auditoire. Les comportements sont souvent flous, ce qui laisse la place à toutes les interprétations.
Par quels comportements se définit le harcèlement moral ? Voici quelques exemples de conduites abusives à repérer :
- Sous-entendus
- Humour déplacé
- Agressions non-verbales (gestes, soupirs, attitudes méprisantes, bousculades…)
- Dénigrement et brimade
- Critiques injustifiées
- Menaces
- Intimidations
- Chantage
- Humiliations publiques…
Pourquoi le harceleur agit-il ainsi ?
Le « harceleur » agira lorsqu’il se sentira menacé : jalousie, envie, peur… Il s’agit d’un individu qui possède une haute estime de lui-même. On peut même le qualifier de narcissique. Avec ses agissements dégradants, il tente d’écarter la concurrence potentielle, celui ou celle qui risquera de compromettre son avenir professionnel. Concernant ses compétences sociales, le harceleur possède un manque d’habileté sur les plans relationnels : manque d’empathie, manque de contrôle des émotions… Il préfère faire passer ses intérêts en premier plutôt que ceux des autres et la cohésion d’équipe.
Comment réagir face au harcèlement au travail ?
D’un point de vue légal, le harcèlement moral constitue un délit réprimé par le code pénal en son article 222-33-2. Les sanctions peuvent aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende.
Comment réagir si vous êtes victime de harcèlement moral dans votre entreprise ?
- Premièrement : alerter la hiérarchie (DRH, représentant du personnel, médecine du travail) verbalement et par écrit. Les traces écrites pourront servir de preuves dans le cas d’une procédure, si les échanges n’aboutissent pas.
- Si la situation ne s’améliore pas voire se détériore, il est temps de collecter des preuves : courriers, mails, sms, ordonnances de médecins. Tout élément permettant d’attester la différence de traitement entre vous et vos collègues, ou montrant le malaise subit pourra corroborer le harcèlement.
- Si la situation devient invivable psychologiquement, il est conseillé de quitter son poste ou de demander une mutation. Cependant, vous bien devez étudier les options (démission, rupture conventionnelle…) afin de vous protéger financièrement. Un avocat spécialiste en droit du travail peut vous conseiller en cas de besoin.
Vous pouvez tout à fait porter plainte pour harcèlement moral lorsque votre harceleur a agi de manière répétée. Et ce, jusqu’à 6 ans, après le premier fait de harcèlement. Il est à noter toutefois qu’un seul fait, ne constitue pas un délit de harcèlement.
Comment s’en sortir ?
Le harcèlement moral au travail peut détruire celui qui le subit : dégradation de la santé physique ou mentale. Le quotidien devient plus difficile à vivre et à gérer. De plus, le fait de ne pas être cru ou soutenu provoque une très grande solitude. La perte de confiance en soi et un sentiment de perte de valeur se développent également.
À quels signes précurseurs faut-il donc prêter attention ? Tout d’abord le stress, la fatigue, les troubles du sommeil, les maux de tête, les maux de ventre, les vomissements… Ces symptômes peuvent donner une indication de la dégradation de l’état de santé mentale et psychologique.
En cas de harcèlement, il ne faut pas rester seul pour ne pas perdre ses repères. Plus facile à dire qu’à faire lorsque nous nous sommes tournés vers des proches qui minimisaient les faits. Pour s’en sortir et trouver des solutions, il faudra s’orienter alors vers d’autres interlocuteurs. Il peut s’agir : d’un médecin du travail, un délégué du personnel, un inspecteur du travail, avocat, médecin généraliste, psychologue…