Qu’est-ce l’affirmation de soi ?
Au travail, il vous arrive parfois de vous faire marcher sur les pieds, de ne pas réussir à exprimer clairement vos positions ou encore de ne pas savoir dire non ? Vous n’osez peut-être pas vous affirmer !
L’affirmation de soi : s’affirmer à tout prix
L’affirmation de soi est un comportement permettant à un individu de se faire respecter et d’agir dans son propre intérêt, tout en étant capable de défendre son point de vue sans ressentir d’anxiété excessive. Cela implique une disposition à exprimer efficacement ses pensées, ses désirs et ses sentiments, ainsi qu’à exercer ses droits. L’affirmation de soi, c’est aussi s’exprimer sans avoir peur de la désapprobation ou du rejet des autres.
L’affirmation de soi n’est pas une qualité, mais un comportement qui se travaille et s’apprend. On ne parle donc pas de personne affirmée, mais de comportements affirmés ou affirmatifs.
L’assertivité : s’affirmer en respectant les autres
Quand on parle d’affirmation de soi, le terme assertivité est souvent évoqué. Effectivement, ces deux notions sont étroitement liées. Cependant, une différence subtile existe entre elles.
L’affirmation de soi est un comportement et l’assertivité est une compétence sociale plus large, théorisée durant la première moitié du XXᵉ siècle par le psychologue new-yorkais Andrew Salter. Elle comprend l’affirmation de soi, mais englobe par ailleurs la disposition à communiquer de manière claire et directe, sans agressivité, notamment dans des situations plus complexes : conflits interpersonnels, négociations…. L’assertivité se caractérise aussi par l’aptitude à écouter les autres et à respecter leurs droits et leurs sentiments.
L’assertivité comprend, de plus, l’idée d’honnêteté. Quand on communique avec d’autres personnes, il est rare que l’on parvienne à être complètement naturel, et c’est normal. Être assertif, ce n’est donc pas simple. Plusieurs paramètres entrent en compte. Nous devons être en accord avec nous-même (Qu’est-ce que j’ai envie de dire ? Quels sont mes besoins ? Mes envies ?) tout en s’adaptant à l’interlocuteur. En fonction de la personne en face, nous pouvons par exemple prendre des pincettes et notre propos peut s’en retrouver biaisé.
Pourquoi l’affirmation de soi au travail est essentielle ?
Réussir au travail passe par un comportement assertif. En effet, l’affirmation de soi dans le respect des autres fait partie des soft skills les plus plébiscités dans le monde de l’entreprise.
Être assertif a pour intérêt de :
- Développer son intelligence émotionnelle :
Cette compétence permet de comprendre ses propres émotions et celles de nos semblables pour améliorer la communication, les relations avec les collègues et la résolution de problèmes. - Augmenter sa force de persuasion :
Imposer ses idées, demander une augmentation, négocier, convaincre des clients… Nombreux sont les avantages d’un pouvoir de conviction développé. - Être entendu et respecté :
Cela encourage une communication efficace et des relations saines et solides dans un environnement de travail positif et collaboratif. Se sentir respecté contribue à une meilleure productivité. - Accroître sa confiance en soi :
S’affirmer c’est aussi dire ce que l’on ressent, être en harmonie avec ses valeurs, ses besoins et donc favoriser son épanouissement professionnel. - Augmenter ses performances et exploiter son potentiel :
S’affirmer aide à se réapproprier sa part de pouvoir et ainsi encourage à se dépasser pour aller plus loin. - Évoluer professionnellement :
Se voir offrir de nouvelles opportunités de carrière permet de développer de nouvelles compétences, mais également de se sentir valorisé et récompensé.
Comment oser être soi ? Nos conseils :
Les plus timides se disent sans doute que l’affirmation de soi, c’est inné chez les plus expansifs. Certains individus peuvent être naturellement plus confiants et de ce fait s’affirmer davantage. Toutefois, l’assertivité, ça se travaille. Des formations existent. Celles-ci offrent la possibilité de progresser rapidement.
Être conscient de sa propre identité
Être assertif nécessite d’être authentique, aligné sur sa personnalité, ses valeurs, ses convictions, ses croyances, ses motivations… Cela facilite la création de relations de confiance avec les collègues et de se sentir plus heureux.
Sortir de sa zone de confort
Il est impératif de se challenger, de prendre des risques et de sortir de sa zone de confort pour exprimer ses besoins et ses limites. Sinon, nous sommes susceptibles d’éviter les situations complexes et de nous taire au lieu de communiquer.
Accorder moins d’importance au regard des autres
Le manque d’affirmation de soi vient souvent du fait que l’on tient trop compte du regard extérieur. Pour s’affranchir de la peur d’être jugé ou rejeté, il est fondamental de se rappeler que les autres ne sont pas nécessairement meilleurs ou plus légitimes que nous. Ne nous comparons pas et ne cherchons pas l’approbation d’autrui pour renforcer notre confiance en nous.
S’autoriser à de parler de soi
Vous n’aimez pas vous mettre en avant ? Pourtant, se rendre invisible est une erreur. Vos passions, vos opinions ou votre personnalité pourraient piquer la curiosité de vos interlocuteurs. Parler de soi, ce n’est pas frimer, mais s’exprimer et partager.
Être assertif : les bonnes pratiques concrètes
Qu’il s’agisse de donner son point de vue, de faire une requête ou de mettre un terme à un conflit, l’assertivité se perfectionne au quotidien, dans toutes les situations professionnelles.
Comment formuler une idée ?
Lorsque l’on exprime son avis, il faut veiller à :
- rester ouvert au dialogue et éviter de s’enfermer dans ses propres certitudes
- faire preuve d’ouverture d’esprit pour permettre une communication constructive et respectueuse
Comment demander ?
Demander quelque chose au travail peut être intimidant, mais avec de la préparation et une communication claire, c’est tout à fait réalisable. Qu’il s’agisse par exemple de déléguer des tâches ou encore de solliciter une revalorisation salariale, la demande doit être claire, précise et factuelle pour éviter tout détour et sous-entendu. L’interlocuteur doit savoir à quoi il s’engage, et qu’il peut, s’il le souhaite, refuser.
Comment refuser ?
Nous ne pouvons pas toujours dire oui ! Et ce n’est pas pour autant que nous sommes moins motivés ou impliqués. Les refus ont parfois du sens lorsque l’on est déjà surchargé de travail, que l’on manque de temps, que la requête est en contradiction avec notre éthique professionnelle.
Pour dire non, il convient :
- d’être direct et ne pas inventer d’excuses ou de prétextes qui pourraient générer des situations épineuses
- d’exprimer clairement le motif du refus
Si l’on appréhende de heurter l’autre, l’utilisation de l’affirmation empathique est possible. Cette technique consiste à exprimer son désaccord en prenant en compte les sentiments de la personne en face. Il est donc impératif d’écouter attentivement les arguments de nos pairs, de les reconnaître et de les respecter, tout en exprimant ses propres idées. L’affirmation empathique peut aider à éviter les discordes et à maintenir des relations professionnelles positives.
Comment critiquer ?
La critique peut être utile, notamment pour dire à un collaborateur qu’il a commis une erreur. Pour asseoir son leadership et son assertivité, il est recommandé de :
- Mentionner les comportements précis objet de la critique, sans digression, ainsi que les modifications désirées pour préserver l’autre. Celui-ci ne sera pas directement incriminé.
- Permettre à l’autre de donner son point de vue et faire preuve d’empathie pour essayer de se mettre à sa place et le comprendre.
- Utiliser le “je” plutôt que le “vous” ou le “tu”. Ce procédé encourage l’expression de ses propres sentiments plutôt que de blâmer autrui. Aussi, l’utilisation du “je” limite les risques de tensions ou de malentendus et favorise une communication constructive.
Comment faire face à l’animosité ou à la critique d’autrui ?
Pour résoudre la situation et trouver des solutions, il est crucial de comprendre la cause réelle de la critique ou de la colère de l’autre. Ensuite, désamorcez le conflit en restant calme et poli, sans riposter. Cette attitude permet aux oppositions de ne pas dégénérer plus gravement. “L’agresseur” doit être sensibilisé à l’impact négatif de son comportement. Il n’est peut-être pas conscient de l’effet destructeur produit et sera davantage susceptible d’y mettre fin.
À l’inverse, formulées avec diplomatie, il est bon de savoir accueillir les remarques judicieuses.
Comment mettre un terme à un affrontement ?
Parfois, il est préférable de mettre un terme aux conflits. Certains affrontements sont stériles. Ils se prolongent et la personne en face ne change pas d’avis. Faites appel à un tiers impartial (RH, médiateur, conseiller en résolution de conflits) pour tenter de trouver un terrain d’entente. Enfin, gardez une attitude positive tout au long du processus de résolution de conflit, même si cela s’avère difficile.
Gagner en assertivité et en affirmation de soi peut prendre du temps et exiger patience et persévérance. Avec de la pratique, des efforts et un peu de prise de risque, nous pouvons tous nous affirmer !