C’est quoi l’intergénérationnel ?
Nous parlons d’intergénérationnel dans une organisation, lorsque différentes générations se fréquentent. Certaines entreprises voient trois ou même quatre générations (baby-boomers, X, Y, Z…) cohabiter et tenter de travailler ensemble. Ces différents travailleurs ont parfois des difficultés à communiquer, à se comprendre ou à collaborer, du fait de leur vécu, de leur expérience ou de leur culture.
Comment définir le concept de génération ? D’après le Centre national de ressources textuelles et lexicales, il s’agit de l’“ensemble de ceux qui vivent à une même époque et qui ont sensiblement le même âge”. Selon le sociologue allemand Karl Mannheim, une génération correspondrait à un groupe d’individus d’âge proche, qui partagent une destinée commune, qui sont exposés et expérimentent les mêmes événements historiques.
Chaque génération a donc une conception de la réalité du travail qui lui est propre, faisant naître des disparités relatives aux attitudes et aux attentes.
Comprendre les différences entre les générations
Le management intergénérationnel nécessite de mieux connaître les différents profils. La durée de vie progresse et l’âge du départ à la retraite plus tardif fait émerger un nombre plus important de générations de travailleurs dans les organisations. Les collaborateurs sont en conséquence actifs plus longtemps, et cela augmente les écarts d’âge entre les plus jeunes et les plus âgés.
Sur le marché du travail, on peut distinguer quatre générations, dont les dates ne sont pas tout à fait précises :
- La génération des baby-boomers : naissance entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et le début des années 60 ;
- La génération X : naissance entre le début des années 60 et le début des années 80 ;
- La génération Y : naissance entre le début des années 80 et le milieu, voire la fin des années 90 ;
- La génération Z : naissance entre le milieu, voire la fin des années 90 et 2010.
En raison de leur âge et des mutations de la société, les aspirations ne sont pas les mêmes en fonction des générations. Sans tomber dans le stéréotype, les nouvelles générations (Y et Z) recherchent avant tout le plaisir. Le bien-être au travail et la quête de sens sont essentiels à leur épanouissement. C’est pour cette raison que ces générations sont considérées comme étant volatiles. Si une situation ne leur convient pas, ils peuvent changer d’employeur. Les baby-boomers et la génération X, quant à eux, sont davantage engagés dans leur entreprise. La loyauté, l’honnêteté sont des valeurs qui leur sont chères. Si ces profils sont assez différents, ils sont également complémentaires. Le défi des managers est donc de tirer le meilleur de chaque génération et de favoriser la collaboration entre elles.
Le management intergénérationnel : enjeux et atouts
Le management intergénérationnel, c’est donc manager des personnes d’âges différents tout en favorisant l’épanouissement et le travail commun. Les managers doivent personnaliser leurs rapports avec les divers collaborateurs, en s’appuyant sur les différences de chacun. Des traitements identiques pourraient mener à une baisse de l’engagement.
Le premier objectif est de faciliter l’intégration des nouvelles générations Y et Z et de les fidéliser. L’autre objectif pour les managers est de promouvoir les partages de compétences entre les générations. Les travailleurs les plus expérimentés transmettront aux plus jeunes leurs connaissances afin de faire perdurer les compétences au sein de l’organisation, mais aussi, de rendre les profils juniors productifs et opérationnels rapidement. La diversité des équipes permet l’émergence de nouvelles idées et ainsi d’encourager l’intelligence collective, véritable levier de performance.
Comment faire cohabiter ces générations ?
Le management intergénérationnel requiert une remise en question des comportements et des pratiques managériales. Il ne suffit pas uniquement d’éviter les conflits, mais de créer un équilibre, qui profite à tous et à l’entreprise.
Miser sur la coopération intergénérationnelle
Les différences de chacun sont complémentaires, les organisations doivent donc en profiter. Cela commence par la culture d’entreprise. Celle-ci devra être fondée sur une vision positive des différences, mais permettra également de lutter contre les préjugés inhérents à chaque génération.
Aussi, les managers peuvent former des équipes de travail mixtes. Les seniors apporteront leur expertise, tandis que les plus jeunes pourront apporter une vision différente du projet par exemple. Chacun pourra profiter des compétences de l’autre. Par ailleurs, pour faciliter l’esprit d’équipe, valoriser chaque membre est fondamental.
S’adapter aux différentes générations
S’il y a quelques années, les travailleurs devaient s’adapter aux entreprises, depuis récemment, du fait de la transformation du travail, une tendance se dessine : les sociétés se plient davantage aux exigences de leurs salariés. L’expérience collaborateur est un nouvel enjeu pour l’entreprise. Ce concept désigne l’ensemble des émotions et sentiments ressentis, mais également des interactions et expériences vécues au quotidien par un salarié, tout au long de son évolution au sein d’une organisation. Ainsi, les firmes doivent s’accommoder des différents profils.
Un parcours d’intégration complet, des formations, un principe de mentorat, des perspectives de carrière intéressantes, une flexibilité de l’organisation du travail et des horaires sont souvent plébiscités par les juniors. Pour les seniors, une offre de formation, une rémunération intéressante, une possibilité de mobilité, un aménagement du temps de travail ou encore un transfert vers des postes moins pénibles sont des critères attractifs.
Attention, ces exemples ne doivent pas servir de généralité, chaque collaborateur est différent. Le mieux, c’est encore de communiquer pour connaître les besoins et aspirations de chacun.