Qu’est-ce que la QVCT ?
La qualité de vie au travail (QVT) est désormais appelée qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) depuis le 31 mars 2022. Cette démarche vise à renforcer l’amélioration des conditions de travail afin de prévenir les risques psychosociaux et de favoriser le bien-être des collaborateurs, pour accroître les performances d’une entreprise. Les principaux champs d’action de la QVCT sont : la santé au travail, l’égalité des chances, les relations de travail et le climat social, le contenu du travail, le partage et la création de valeur, l’employabilité et le développement professionnel.
1. Se lancer dans une démarche QVCT
Par où commencer ? La démarche QVCT requiert une approche globale et stratégique. Améliorer la qualité de vie et les conditions de travail ne se fait pas en une seule fois à l’occasion d’un séminaire ou d’une réunion. C’est un projet de longue haleine qui nécessite de mobiliser l’ensemble des acteurs de l’entreprise : direction, ressources humaines, équipes de communication, managers et collaborateurs.
De plus, la démarche doit être cadrée en définissant les enjeux et les objectifs souhaités.
2. Former
Du coaching, au conseil, en passant par les formations professionnelles, les acteurs d’une société (notamment la direction, le service des ressources humaines, mais également les managers) doivent être accompagnés. D’après un sondage réalisé par Kantar, 76 % des top managers disent vouloir recevoir une formation QVCT. Chez les futurs managers, ils sont même 89 %. Dans la mise en place d’une démarche QVCT, les managers ont un rôle de transmission central puisqu’ils font le lien avec la direction et les équipes dont ils sont responsables.
3. Diagnostiquer les faiblesses
Cette étape consiste à réaliser un diagnostic interne afin de mettre en lumière les différentes problématiques au sein de l’organisation. En effet, une démarche QVCT réussie répond à des objectifs propres à l’entreprise, en considérant ses faiblesses et ses forces.
Il peut s’agir de désagréments liés au travail lui-même : autonomie, organisation, sens accordé au travail, sentiment d’utilité, engagement, perspectives d’évolution… Une démarche QVCT peut aussi répondre à des enjeux sociétaux : équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, modes de travail (télétravail, flex office…), diversité et inclusion…
Le diagnostic peut être réalisé ainsi :
– Recueillir toutes les données à disposition
Collecter toutes les informations permet d’avoir une vue objective de la situation : arrêts de travail, accidents du travail, taux d’absentéisme, retours d’entretiens individuels…
– Prendre la température en interne
Les salariés sont les meilleurs indicateurs. Quelles sont leurs attentes ? Quels soucis ont-ils ? Quelles améliorations souhaitent-ils ? Une approche QVCT doit donc être menée au plus près d’eux, de leur vécu et de leur rapport à la vie en entreprise. L’employeur doit, de ce fait, mener une enquête afin de faire émerger les difficultés principales rencontrées à l’aide de sondages, entretiens individuels, ateliers en petits groupes, questionnaires avec possibilité d’anonymat…
– Créer des espaces de discussion
À ces occasions, les collaborateurs dialogueront autour de sujets traitant des réalités du travail tels que les moyens, outils, relations de travail… Ces réunions pourront alors faire apparaître problèmes, freins ou difficultés.
– Être attentifs aux signaux de mal-être
De nombreuses manifestations peuvent indiquer une souffrance chez un employé. Évidemment, celles-ci varient d’un individu à l’autre et évoluent en fonction du contexte personnel. Un changement de comportement d’un salarié peut être un bon indicateur : irritabilité, démotivation, addictions nouvelles, troubles du sommeil, troubles de l’appétit, repli sur soi… Cette liste de signaux n’est pas exhaustive. C’est pour cette raison qu’il est important d’observer et de rester à l’écoute. Selon le sondage « Santé Mentale en entreprise » réalisé par Psychodon en avril 2021, 76 % des salariés considéraient leur employeur comme étant garant de leur santé mentale.
4. Fixer des objectifs
Une fois les problématiques mises en évidence, il faudra dresser un bilan, chercher des solutions et mettre en place un plan d’action. Tout mener de front, en même temps, et sans stratégie est impossible. Il sera nécessaire de prioriser les changements, tout en étant capable de réagir face à un événement imprévu.
La priorisation se fait selon différents critères : la gravité d’une situation, les ressources à disposition, la qualité des solutions, le budget disponible.
5. Communiquer avec les salariés
À chaque étape d’une démarche QVCT, les collaborateurs doivent être informés et associés. Cela passe par une communication interne efficace. Cette approche est fondamentale pour impliquer les employés dans la transformation. Annoncer au sein de l’organisation le succès de telle ou telle opération, c’est promouvoir l’influence de la QVCT et ainsi rendre acteur l’ensemble du personnel. Différentes méthodes peuvent être choisies : site intranet, rendez-vous régulier via newsletters… Communiquer permet aussi de jouer la carte de la transparence et de donner une vision à long terme de la compagnie. Ignorer ce vers quoi se dirige sa société peut démotiver, désengager et causer une perte de sens des collaborateurs.
6. Mettre en œuvre les actions QVCT
Enfin, voici venu le moment de lancer les chantiers. Après avoir soulevé les obstacles latents pour améliorer le fonctionnement de l’entreprise, fixer les objectifs et les avoir communiqués, il est l’heure de mettre en application les nouveaux dispositifs afin de conduire le changement. Voici quelques exemples d’actions :
– Le management participatif pour accroître l’engagement ;
– Le télétravail à la carte pour faciliter la concentration et l’autonomie ;
– De la formation et du coaching pour favoriser la motivation, l’acquisition de nouvelles compétences ;
– Encourager les temps de convivialité informels pour l’adaptation des collaborateurs, le développement de la confiance ;
– L’instauration de groupes de travail pour insuffler une nouvelle dynamique sur certains projets…
Il ne s’agit ici que d’exemples. Une infinité de méthodes sont possibles. Néanmoins, celles-ci doivent s’adapter parfaitement à la situation de l’organisation. Par ailleurs, une approche “test & learn” (tester et apprendre) permettra d’expérimenter pour ajuster au mieux les procédés déployés.
7. Évaluer et pérenniser
Enfin, la pérennisation est l’étape finale. Elle a pour but de maintenir dans le temps la mise en œuvre d’une démarche qualité de vie et des conditions de travail. Des indicateurs de suivis (taux du turnover, taux de l’absentéisme…) mesureront l’efficacité des actions. S’ils ne sont pas à la hauteur, il faudra alors perfectionner les solutions imaginées. C’est le moment de cadrer, suivre et ajuster.
La pérennisation est la dernière phase du processus. Pourtant, un projet QVCT se fait dans la durée. Le monde du travail, la société et les travailleurs évoluent. En conséquence, de nouveaux défis peuvent s’imposer. Il incombe aux firmes de rester au plus près des préoccupations de chacun et de mesurer régulièrement l’évolution du bien-être et des conditions de travail. Les salariés exerçant dans un cadre où il fait bon vivre sont davantage épanouis, créatifs et motivés. Leur productivité renforcée favorise la stabilité de l’entreprise et sa compétitivité sur le marché.